Cette année, la saison commençait pourtant bien : les moules étaient particulièrement charnues, les mytiliculteurs avaient bon espoir. Mais force est de constater qu’une fois de plus, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Alors que la saison de la récolte des moules de la baie du Mont-Saint-Michel, les seules à posséder l’appellation d’origine protégée, a touché à sa fin ce samedi 15 février, et bien que « le bilan définitif de la saison 2024-2025 ne soit pas encore établi », précise le comité de l’AOP dans un communiqué de presse, « les premières estimations indiquent une production annuelle d’environ 7 000 tonnes […], en deçà des belles années (9 000 à 10 000 tonnes commercialisées) ».

Prédation et mauvais temps

Comment expliquer ce bilan en berne ? « Nous avons eu une très belle première pousse au printemps, mais celle-ci s’est arrêtée trop tôt à cause du manque d’ensoleillement cet été », explique Hugo Cornée, cultivateur de moules de bouchot et président du comité de l’AOP dans le même communiqué.

La prédation des araignées de mer, arrivées dans la baie en octobre, est également en cause, conformément aux craintes exprimées en début de saison par les mytiliculteurs.

« En raison de la forte prédation observée l’année dernière, nous avons ensemencé les pieux plus tardivement, mais nous n’avons pas eu suffisamment de naissains pour les regarnir en totalité. Si le produit reste très beau, le rendement par pieu est plus faible, ce qui nous amène à une année moyenne en matière de volume », précise encore Hugo Cornée.

Déjà en 2022, la récolte avait été touchée par la sécheresse et les fortes chaleurs, puis lors de la saison 2023, elle avait vu ses résultats amputés de 20 à 30 % en raison de la très forte hausse de la prédation en mer.

Des clients aux abonnés absents ?

Le comité insiste sur un dernier point : l’importance de la demande de la part des consommateurs. L’impact d’un été pluvieux et d’une saison touristique décevante pour l’ensemble des commerces s’est fait ressentir sur les ventes de moules. « La saison estivale a été plus calme que l’année dernière, marquée par une baisse de fréquentation dans les restaurants et un été touristique plus compliqué », souligne le comité. Son président rappelle à cet effet que la saison des moules s’étend de juillet à janvier : « Les moules sont vraiment excellentes à cette époque de l’année. Il est donc essentiel de faire évoluer les habitudes de consommation en incitant à les déguster pendant toute la durée de la saison ».