Des sites touristiques vont être très fréquentés cet été. Pour y remédier, ils sont nombreux à instaurer des restrictions pour faire face à l’afflux de visiteurs.
Pris au piège dans un tourisme qui fait vivre. Selon le gouvernement, 80% de l’activité touristique en France se concentre sur seulement 20% du territoire. Certains sites se retrouvent submergés par l’afflux de touristes. Les conséquences sont nombreuses notamment sur l’environnement, sur le marché locatif, mais aussi sur l’expérience des visiteurs.
Mais cette notion de surtourisme est aussi parfois rejetée par les acteurs économiques car elle est basée sur du ressenti. Il est encore difficile de cartographier précisément les sites qui subissent une trop grande affluence. Un observatoire national des sites touristiques doit être mis en place d’ici la fin de l’année 2024, explique le ministère du Tourisme à franceinfo. Dans un premier temps, une quinzaine de sites seront recensés avec l’objectif d’avoir une diversité importante dans les endroits retenus (parcs naturels, monuments, etc).
Avant l’arrivée de l’été, franceinfo dresse une liste non exhaustive de ces sites qui risque de souffrir du surtourisme.
1Étretat (Seine-Maritime)
L’un des sites les plus prisés de Normandie pour sa plage et ses falaises. Si ce village normand a toujours connu un afflux de visiteurs important notamment l’été, il fait face à un tourisme international en raison des séries et les réseaux sociaux. Les collectivités ont mis en place de nombreuses mesures pour tenter d’endiguer le phénomène mais ne veulent pas encore mettre en place une jauge.
Population à l’année : environ 1 200 habitants.
Fréquentation touristique : 1,5 million de visiteurs à l’année, jusqu’à 10 000 personnes en une journée.
Conséquences du surtourisme : accidents, destruction du site naturel (végétation abîmée, galets volés…), embouteillage, vie locale détériorée, expérience touristique dégradée.
Mesures mises en place : suppression d’un parking, limitation contre le stationnement sauvage, installation de clôtures pour protéger la végétation…
Alternatives : le village d’Yport et Fécamp.
2 Le Mont-Saint-Michel (Manche)
L’une des destinations touristiques les plus visitées de France. L’établissement public qui gère le site tente de réguler au maximum l’affluence mais refuse d’entendre parler de jauge.
Population à l’année : une trentaine d’habitants.
Fréquentation touristique : 3 millions de visiteurs par an.
Conséquences du surtourisme : embouteillages, rues bondées, expérience touristique dégradée.
Mesures mises en place : places de parking réservables à des heures moins visitées, campagne de communication pour inciter à venir en dehors des périodes de forte affluence.
Alternatives : Avranches et Granville.
3 L’île de Bréhat (Côtes-d’Armor)
C’est une île bretonne à la pointe de la lutte contre le surtourisme. En 2023, la municipalité de Bréhat a mis en place une jauge sur le nombre de visiteurs durant l’été. L’accès était limité à 4 700 passagers sur les bateaux de 8h30 à 14h30 du lundi au vendredi. Ce quota de visiteurs a été reconduit mais les dates de mise en place sont pour l’instant inconnues.
Population à l’année : 400 habitants.
Fréquentation touristique : environ 450 000 visiteurs par an, jusqu’à 6 000 visiteurs par jour en août, selon la commune.
Conséquences du surtourisme : atteinte à l’environnement et au patrimoine, expérience touristique dégradée.
Mesures mises en place : jauge de 4 700 visiteurs par jour en juillet et août (dates précises encore inconnues).
Alternatives : Erquy et Tregastel.
4L’île de Noirmoutier (Vendée)
L’île vendéenne est assaillie de touriste chaque été. Des embouteillages apparaissent sur le pont et le passage du Gois. Des élus locaux demandent le rétablissement d’un péage qui permettrait de réguler le tourisme sur l’île et financer des actions de préservation de l’environnement, ce que refuse de faire le département.
Population à l’année : 9 200 habitants dans les quatre communes.
Fréquentation touristique : 100 000 visiteurs durant l’été.
Conséquences du surtourisme : embouteillages, dégradation des espaces naturels, gestion de l’eau potable.
Mesures mises en place : débat sur la réinstauration d’un péage.
Alternatives : Les canaux de la Venise Verte dans les marais poitevins et la route du sel dans le marais au sein des marais salants vendéens.
5La Dune du Pilat (Gironde)
C’est un monument d’exception qui attire des visiteurs depuis de nombreuses années. Avec ses 160 mètres de haut et 3 kilomètre de long, la dune du Pilat est un site naturel fragile. Son écosystème est difficile à préserver face au flux touristique. Le nombre de touristes a cependant diminué ces dernières années en raison notamment des incendies monstres de 2022.
Population à l’année : 141 500 habitants sur le Bassin d’Arcachon.
Fréquentation touristique : 1,5 million de visiteurs en 2023 sur la Dune du Pilat.
Conséquences du surtourisme : érosion, embouteillages.
Mesure mise en place : solutions au niveau du stationnement et l’accueil des visiteurs.
Alternatives : Hostens et Port de Talais.
6 Le Mont-Blanc (Haute-Savoie)
Le plus haut sommet d’Europe occidentale est pris d’assaut chaque année avec 25 000 personnes qui tentent de gravir son sommet ce qui comporte des risques en termes de sécurité et d’incivilités. Les autorités ont donc décidé d’instaurer dès l’été 2019 un quota pour prendre la voie normale appelée aussi Voie royale. Ce chiffre correspond au nombre de lits dont disposent les trois refuges de l’itinéraire qui sont le Nid d’Aigle, la Tête rousse et le Goûter. La réservation dans l’un de ces refuges vaut donc laissez-passer.
Population à l’année : 44 000 habitants au sein de la communauté de communes du Pays du mont Blanc.
Fréquentation touristique : entre 15 000 et 20 000 personnes tentent l’ascension du mont Blanc.
Conséquences du surtourisme : accidents et écologiques (gestion des déchets).
Mesures mises en place : Une jauge de 214 personnes maximum chaque jour de mi-mai à fin septembre.
Alternatives : le massif de la Vanoise et celui du Beaufortain.
7 Le parc national des Calanques (Bouches-du-Rhône)
Un territoire fragile très prisé. Le site naturel, situé à l’est de Marseille, souffre d’un tourisme de masse. Le phénomène d’érosion et les risques d’incendie ont pris de l’ampleur en raison notamment du pic de fréquentation durant les vacances d’été. Pour préserver le parc, les autorités ont imposé des règles strictes d’accès selon les saisons et une jauge a notamment été mise en place pour accéder à certaines calanques.
Population à l’année : 60 000 au sein du parc national.
Fréquentation touristique : 3 millions de visites annuelles.
Conséquences du surtourisme : dégradation écologique irréversible du site avec un risque pour sa biodiversité et ses paysages.
Mesures mises en place : L’accès à la calanque de Sugiton et des Pierres Tombées est soumis à une réservation obligatoire et gratuite pendant la haute saison. L’accès y est désormais limité à 400 visiteurs par jour.
Alternatives : la Côte Bleue à l’ouest de Marseille.
8 Les îles du parc national du Port-Cros (Var)
Ce parc national regroupe les îles de Porquerolles, Port-Cros et du Levant. Elles sont considérées comme les plus belles de la Méditerranée mais souffrent du tourisme de masse. Pour y remédier, une jauge a été fixée pour limiter la fréquentation au sein des îles varoises. Une mesure en place depuis 2021 chaque été et qui devrait être reconduite cette année.
Population à l’année : 99 000 au sein du parc national.
Fréquentation touristique : 1,5 million de visiteurs sur les îles au cœur du parc national de fin juin au 31 août.
Conséquences du surtourisme : menace sur l’environnement, avec notamment un manque d’eau.
Mesures mises en place : une jauge mise en place avec des quotas de voyageurs par navette maritime. La fréquentation était limitée à 6 000 visiteurs par jour en 2023.
Alternatives : Plus à l’est et en face de Cannes, les îles de Lérins sont à découvrir.
9 Les Gorges de l’Ardèche – Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche)
Une arche naturelle unique au monde de 54 mètres de haut et l’un des lieux les plus photographiés de France. La porte d’entrée des gorges de l’Ardèche est un site incontournable de la région qui attire deux millions de visiteurs chaque année. L’endroit est surnommé l’autoroute de l’Ardèche en raison des embouteillages de canoës. Mais les professionnels et élus locaux s’estiment victimes d’un dénigrement injustifié. Aucune jauge n’a été mise en place et par exemple, les horaires d’activités ont été espacés afin de réguler la fréquentation.
Population à l’année : 2 400 habitants.
Fréquentation touristique : 2 millions de visiteurs par an.
Conséquences du surtourisme : bouchons de canoé, expérience touristique dégradée.
Mesures mises en place : gestion des pics de fréquentation, mise en place d’un Bison futé des canoës, proposition de loisirs sur d’autres endroits des gorges.
Alternatives : située plus au nord, la vallée de l’Eyrieux peut se descendre en vélo ou aussi en canoë.
10 Le GR 20 (Haute-Corse et Corse-du-Sud)
Un sentier de grande randonnée mythique mais considéré à bout de souffle. L’affluence en juillet-août met les infrastructures et l’écosystème de la montagne corse avec notamment des problèmes d’accès à l’eau potable. Aucuns quotas ou jauge n’a pour l’instant été mis en place sur le GR20 comme sur d’autres endroits en Corse (le site de Bavella, la Restonica, et les îles Lavezzi).
Population à l’année : 64 200 habitants au sein du parc naturel régional de Corse.
Fréquentation touristique : 130 000 nuitées ont été enregistrées en 2022.
Conséquences du surtourisme : menace sur l’environnement, qualité de l’expérience, refuges surchargés, points d’eau à sec.
Mesures mises en place : conditions d’accueil amélioré, entretien du parcours et préservation de l’environnement.
Alternatives : D’autres sentiers de randonnée pédestre existent en Corse avec par exemple le sentier Mare a Mare Nord (entre Moriani à l’est et Cargèse) à l’ouest ou le sentier Mare e Monti Sud (entre Porticcio à Propriano).
La mission de montsaintmichel.net est de rassembler en ligne des journaux autour de Mont Saint Michel pour ensuite les présenter en tâchant de répondre du mieux possible aux interrogations du public. Ce post a été prélevé d’internet par l’équipe de montsaintmichel.net du seul fait qu’il se présentait dans les colonnes d’un média consacré au thème « Mont Saint Michel ». Cette chronique est reproduite du mieux possible. Vous avez l’opportunité d’utiliser les coordonnées inscrites sur le site pour indiquer des précisions sur ce contenu sur le thème « Mont Saint Michel ». Il y a de prévu plusieurs travaux sur le sujet « Mont Saint Michel » bientôt, nous vous invitons à naviguer sur notre site web aussi souvent que possible.