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Dans le cadre de la Compétence Gemapi* de la communauté d’agglomération Mont Saint Michel-Normandie, quatre communes participent à une étude consacrée à l’évolution du trait de côte.
Mardi 17 décembre 2024 à Bacilly (Manche), la communauté d’agglomération Mont Saint-Michel-Normandie a convié les habitants et les professionnels (artisans, entreprises) des communes littorales de Céaux, Dragey-Ronthon, Genêts et Saint-Jean-le-Thomas à une réunion publique.
Des cartes à créer sur l’avancée de la mer
Elle était consacrée à l’étude pour l’élaboration de cartes d’exposition au recul du trait de côte, à l’horizon 30 ou 100 ans et leur intégration dans les futurs documents d’urbanisme avec les prescriptions inhérentes.
Ces quatre communes ont en effet fait le choix de s’engager dans cette démarche afin de pouvoir bénéficier ensuite des outils réglementaires, instaurés dans le cadre de la loi climat résilience de 2021.
Devant la soixantaine de personnes rassemblée à la salle polyvalente de Bacilly, Manuel Rott, responsable de projets du bureau d’études Antéa Group, basé à Colombelles (Calvados), a d’abord expliqué la méthodologie employée, à savoir le recensement et la compilation des connaissances sur le littoral, à travers les données bibliographiques et les données et observations des riverains.
Entre 1947, date des données les plus anciennes dont nous disposons, et 2010, le trait de côte a reculé de 250 mètres par endroits à Saint-Jean-le-Thomas et à Drageyt. A d’autres endroits, il est en revanche fixe.
Au niveau de la plage de Dragey, le recul constaté est de 20 à 25 mètres depuis une quinzaine d’années. « La mer reprend son dû. On ne pourra pas faire grand-chose », a-t-on ainsi pu entendre dans la salle.
Analyser le recul événementiel
Si plusieurs études ont pu permettre jusqu’ici de collecter un grand nombre de données, celle-ci a pour ambition d’analyser ce recul dans la durée.
« Est-ce que le trait de côte recule de façon constante ou par à-coups , résume Manuel Rott. L’idée est aussi d’analyser le recul événementiel lié aux conséquences des différentes tempêtes. C’est là aussi où nous avons besoin de l’expertise apportée par les habitants de ces communes pour disposer de plus de données et être plus précis. »
Les habitants sollicités
Jusqu’à la fin du premier trimestre 2025, les habitants sont invités à participer à la collecte de données afin d’apporter leur témoignage concernant l’évolution du trait de côte, en partageant leurs connaissances et leurs photographies.
Nos interrogations portent aussi sur le rôle, la gestion et la pérennité des ouvrages qui ont été réalisés comme l’enrochement à Saint-Jean-le-Thomas, les digues, gérées par les propriétaires riverains à Céaux, ou les fascines chargées de retenir le sable sur la plage de Saint-Jean-le-Thomas.
Les évolutions liées au changement climatique dont le niveau de montée des eaux accélérant le phénomène d’érosion, seront aussi prises en compte dans l’étude.
« Le trait de côte est mobile, poursuit le responsable projets. L’enjeu, c’est de comprendre pourquoi afin de réfléchir à l’avenir en matière d’urbanisme sur le secteur pour établir les deux scénarios à 30 et 100 ans et réaliser les cartographies afférentes en vue de leur intégration au Plan local d’urbanisme intercommunal. »
« Des problèmes, mais pas les solutions ! »
Cette présentation a suscité des réactions dans la salle. En premier celle de Jean-Yves Cocaign, habitant de Genêts : « Vous trouvez les problèmes, mais pas les solutions. C’est quand même gênant. Tout ce travail aurait dû être fait il y a trente ans. Il y a un côté dramatique, car on ne va pas être en capacité de réagir face aux aléas. Il y a des risques pour demain, après-demain. »
Ces risques, ce sont au premier chef la rupture redoutée du cordon dunaire à Saint-Jean-le-Thomas. La brèche, créée en janvier 2017 lors du passage de la tempête Eleanor, aurait pour conséquence de faire entrer la mer dans le marais de la Claire-Douve, situé derrière la dune. « La Claire-Douve est condamnée à être maritime. C’est un scénario dramatique », s’alarme Jean-Yves Cocaign. Son exutoire à Genêts, où est installée une porte à flots, pourrait ne plus jouer son rôle d’évacuation des eaux avant la marée suivante et inonderait la zone du Pont-Neuf, qui l’a déjà été à maintes reprises en périodes de fortes pluies.
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Cet habitant a préconisé la reconstitution d’un massif dunaire en complétant le dispositif de fascines existant par des pieux hydrauliques à base de tronc de châtaigniers de 40 cm de diamètre. « L’enjeu financier, c’est neuf millions d’euros », a-t-il annoncé, soit la valeur des trente maisons qui seraient directement impactées par la rupture du cordon dunaire. « Alors, qu’avez-vous envie de faire, a-t-il ensuite lancé en interpellant les élus présents. Allez-vous faire comprendre à l’État qu’il y a un enjeu humain ? »
* Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations.
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