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La bibliothèque du prieuré du Mont-Saint-Michel, à Ardevon, commune déléguée de Pontorson (Manche) abrite le projet de Georges Anquetil. En 1926, cet avocat parisien avait jeté son dévolu sur Tombelaine, l’îlot qui face au Mont Saint-Michel.
Il avait créé le Groupement national de la baie du Mont Saint-Michel. Un livret, richement illustré, explique le projet.
A l’occasion de la visite du président de la Région Normandie, jeudi 10 octobre 2024, Jean-Luc Lerservoisier, ancien conservateur des manuscrits du Mont Saint-Michel et de la Bibliothèque patrimoniale d’Avranches, a sorti un extrait de la page publicitaire d’annonce légale obligatoire, complément de la parution au Journal officiel.
Acheter et aménager Tombelaine, face au Mont Saint-Michel
Le Groupement national de la baie du Mont-Saint-Michel mettait en vente quelque 50 000 actions de cent francs pour constituer son capital, déjà pourvu d’une somme de 20 000 francs. Une publicité dans l’Excelsior du 9 septembre 1926à l’adresse des investisseurs, avec la promesse « d’une plus-value intéressante ».
Son ambition : aménager l’îlot Tombelaine. « Il y avait prévu un casino, une église… », indique Jean-Luc Leservoisier. « Je n’avais encore jamais vu ce plan en couleur ».
Dans cet extrait des statuts, l’Inter-foncier annonce vouloir effectuer achat, aménagement, exploitation, échange, location, affermage, vente de propriétés, fonds de commerce… « Tout ce qui est de nature à mettre en valeur la beauté et l’exploitation rationnelle des sites de la baie du Mont-Saint-Michel, en vue de résultats à la fois artistiques et commerciaux ».
Station thermale et hôtel
Le promoteur énumérait « étude, aménagement, lotissement, le lancement de stations thermales, balnéaires ou climatériques ». Il anticipait la taille des équipements, assurant que la terrasse de l’hôtel, avec vue panoramique du phare de Cancale aux îles Chausey, ou celle de la pâtisserie pourraient rapidement être trop étroites, compte tenu des 400 000 visiteurs attendus.
Les plans de cet ambitieux projet avaient été confiés à André Colin, architecte en chef des monuments historiques.
Des jardins à la française sur la plage de Genêts
Une autre phase de cette conquête ambitionnait de transformer la plage de Genêts en un vaste jardin à la française.
On ne parlait pas à l’époque de Domaine maritime protégé, de protection du littoral, de préservation des paysages, de la faune et de la flore…
La crise économique de 1929 a englouti l’appétence du promoteur pour ce qui fut la forêt de Scissy.
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