Ce sera une période de basses eaux et ce n’est pas un hasard. Le vendredi 31 mai, quand la flamme abordera le Mont-Saint-Michel, le célèbre rocher normand ne sera pas entouré par la mer, repoussée à plus de 10 mètres au large dans la baie. Le Comité d’organisation de Paris 2024 (Cojop) a veillé à ce que la date coïncide avec le calendrier lunaire qui commande les marées. Bien lui en a pris : à défaut, la grève, depuis laquelle des milliers de spectateurs assisteront en direct au passage de la torche, aurait été inaccessible et la jauge réduite.
Entourés par un cordon humain, les relayeurs parcourront à vélo les 2 kilomètres de la passerelle qui relie la terre à l’îlot puis graviront en courant le rempart sud et les quelque 350 marches qui mènent jusqu’au point le plus haut de l’abbaye, jusqu’au pied de l’archange. Ils reviendront ensuite par le même chemin pour allumer le chaudron placé tout près du barrage du Couesnon.
« À partir de 18 h 30, les visiteurs pourront y assister depuis la baie, les trottoirs de la passerelle et le barrage, précise Hervé Bierjon, directeur du développement de l’établissement public national du Mont-Saint-Michel. Une fois parvenu sur le rempart, le relais sera suivi depuis le ciel par un drone qui retransmettra les images. »
La rue principale accessible au public
Étape phare sur le parcours de la flamme, le rocher devrait accueillir ce jour-là entre 50 000 et 60 000 visiteurs, deux fois la fréquentation des plus grosses journées d’été. « Un défi organisationnel et de gestion des flux », ainsi que le décrit Thomas Velter, le patron de l’établissement public national du Mont Saint-Michel.
Par mesure de sûreté, les navettes, qui acheminent habituellement les touristes jusqu’au pied du mont, seront réservées aux personnes à mobilité réduite. Mais il sera possible de rejoindre le site à pied depuis les trois parkings délocalisés qui seront mis à disposition des visiteurs. Les célébrations débuteront dès 10 heures, sur la passerelle et autour d’elle. Au programme : des démonstrations et des initiations sportives orchestrées par 25 clubs locaux mais également moult spectacles et animations en tous genres. Si l’abbaye et le rempart sud seront fermés à partir de midi, la rue principale, célèbre pour son dénivelé et ses maisons à pans de bois, restera accessible au public.
Les festivités se prolongeront jusqu’à minuit : heure à laquelle sera donné sur la grève un spectacle de cirque de la compagnie Hors Surface suivi d’un feu d’artifice. Soit quatorze heures de fête non stop.
« Avec cette grande olympiade sportive et culturelle, nous avons voulu permettre à un maximum de monde, notamment aux scolaires, de se rendre sur le site tout en lissant les arrivées et les départs », explique Hervé Bierjon.
Pour assurer le bon déroulement de cette spectaculaire et emblématique étape du relais de la flamme, un petit millier de gendarmes, pompiers, agents de sécurité et professionnels du tourisme veilleront au grain. Sans compter quelques dizaines de fonctionnaires départementaux, de moniteurs, de sportifs. Et la mer, jamais très loin…
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