Le Mont Saint-Michel-de-Brasparts, toit de la Bretagne

Il faut bien l’avouer, l’ascension du mont Saint-Michel-de-Brasparts n’est guère fatigante. Il est pourtant l’un de points culminants de la Bretagne avec ses 381 m de hauteur. Seuls ses deux voisins, le Roc’h Trevezel et le Tuchenn Kador, le dépassent avec leurs 385 m. Il n’empêche, la vue est impressionnante du haut de la montagne Saint-Michel. Lorsque certaines conditions sont réunies, on peut même apercevoir Morlaix et le pont de l’Iroise.

mont saint michel
La chapelle a été restaurée suite aux incendies. ©A.L.B.

Il y a 300 millions d’années, la vue était tout autre. L’actuel mont Saint-Michel-de-Brasparts culminait alors à 6 000 ou 8 000 m d’altitude ! Difficile à croire et pourtant :

« Ce massif est très ancien. Au fil des années, le grès armoricain, roche très dure, a été érodé par le vent, la pluie, la glace. Cela a donné ce paysage aux formes très arrondies »

Jérémy Bourdoulous, directeur nature et paysage au Parc naturel régional d’Armorique (PNRA).

Des espèces rares

La végétation a aussi considérablement évolué. Il y a 10 000 ans se sont constituées des tourbières, écosystème si particulier. Près du lac Saint-Michel, la tourbière du Venec abrite le rossolis à feuilles rondes, le lycopode inondé, la linaigrette vaginée et sa consœur à feuille étroite, la gentiane pneumonanthe… autant de plantes rares et protégées.

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À perte de vue, le randonneur aperçoit aussi de la lande, autre écosystème en régression. Les bruyères, la molinie et les ajoncs y prédominent donnant, selon des saisons, des tons si vifs aux flancs de la montagne Saint-Michel : jaune, violet…

Les arbres sont plus rares. « À une époque lointaine, il y en avait davantage. Mais les moines de l’abbaye du Relec ont encouragé à défricher ces terres, et à entretenir la lande qui constituait une richesse. Elle était fauchée, elle servait de litière aux animaux puis enrichissait les terres », reprend Jérémy Bourdoulous.

Biodiversité fragile

Il ne reste plus que 6 couples de courlis cendré.
Il ne reste plus que six couples de courlis cendré. ©T.Baud-PNRA.

Pendant des siècles, les paysans ont donc entretenu cette lande et façonné le paysage. Ces pratiques ont progressivement diminué au lendemain de la Seconde Guerre mondiale… aboutissant à une fermeture des milieux et à une perte de biodiversité.

Dans les années 1990, le Parc naturel régional d’Armorique y a remédié en lançant un programme incitant les agriculteurs à entretenir les landes contre rémunération. La biodiversité reste toutefois très fragile, à l’image du courlis cendré. Cet oiseau limicole arrive au printemps dans les monts d’Arrée pour se reproduire. Or, seuls six couples ont été recensés en 2024 contre 90 dans les années 1980.

Les incendies de l’été 2022 ont également souligné la vulnérabilité de ce secteur. 2 000 hectares sur 8 000 sont partis en fumée.

« Cela a suscité une très très forte émotion. Certes, des oiseaux, des mammifères, des insectes ont péri et certains écosystèmes ont été plus touchés que d’autres. Mais on observe que la nature reprend ses droits. Il faudra vraisemblablement trente ans pour retrouver l’état initial. »

Jérémy Bourdoulous.
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Le mobilier de la chapelle du mont Saint Michel a été renouvelé. ©A.L.B.

Depuis ces feux ravageurs, le grès armoricain affleure ici et là sur les flancs du mont Saint-Michel et les arbres sont encore plus rares. Les flammes ont épargné miraculeusement la chapelle Saint-Michel construite au XVIIe siècle. Néanmoins, en raison de son état, le Conseil départemental a lancé une importante restauration permise aussi grâce à un don de la famille Pinault. Par ailleurs, le Diocèse de Quimper et Léon a commandé au designer finistérien de renommée internationale, Ronan Bouroullec, un nouveau mobilier liturgique. Une autre bonne raison de gravir cette montagne.

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