Les grandes marées au Mont-Saint-Michel en « slow TV » : quand la télévision nous invite à ralentir

Les grandes marées du Mont Saint-Michel, comme si vous y étiez. Du lundi 3 au dimanche 9 novembre, France 3 Bretagne et Normandie proposent une immersion exceptionnelle au cœur de la baie. Grâce à dix caméras fixes et un drone filmant 24 heures sur 24, les deux chaînes retransmettent en direct sur leur site Internet le va-et-vient des vagues faisant pendant quelques heures de la « Merveille » une île isolée.

Sans montage, narration ni scénario, ce dispositif s’affranchit des grilles de programmes classiques avec une diffusion continue de 155 heures. France 3 reprend ici un concept venu de Scandinavie, la « slow TV » – aussi baptisée « télévision contemplative » ou « téléscargot » -. Ce format singulier invite les téléspectateurs à observer la nature se déployer sous leurs yeux, en temps réel.

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Officiellement, la première vidéo de ce type remonte à 2009. À l’époque, une chaîne norvégienne installe une caméra à la tête d’une locomotive reliant Bergen à Oslo, à travers des paysages enneigés, puis diffuse les plus de neuf heures d’enregistrement.

Les origines de ces vidéos s’affranchissant des formats télévisuels minutés remontent même plus loin encore. En 1966 déjà, une chaîne new-yorkaise avait filmé pendant dix-sept secondes un feu de cheminée, puis diffusé le résultat en boucle pendant trois heures, donnant aux appartements de la Grosse Pomme des airs de chalets de montagne.

« Le principe est de filmer du quotidien pour montrer que si on le regarde d’une certaine façon, il peut devenir intéressant, voire même être une œuvre d’art, souligne Barbara Laborde, maîtresse de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle et experte en histoire de la télévision et des médias, interviewée sur RFI. C’était le discours des avant-gardes des années 1960, quand Andy Warhol a filmé pendant des heures son ami qui dormait dans l’œuvre Sleep. Là, il y avait un parti pris artistique dont la télé actuelle hérite. »

Une déambulation urbaine diffusée sur France 4

Cinq ans après l’expérience du train norvégien, la « slow TV » gagne l’Hexagone avec Tokyo Reverse. Les caméras de France 4 suivent pendant neuf heures un jeune homme marchant dans les rues de la capitale nippone à reculons. Cette déambulation urbaine est ensuite diffusée à l’envers, donnant l’impression qu’il avance normalement et que la foule recule.

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Après cette première tentative, le groupe France TV délaisse la télévision contemplative pendant plusieurs années. Mais le concept continue d’essaimer à plus petite échelle. En mars 2024, la Ligue de protection des oiseaux installe par exemple une webcam dans le nid d’un couple de cigognes, en Alsace.

« Temporalité ralentie »

Le format « slow TV » revient finalement sur les chaînes du service public à la rentrée 2025. Avant le Mont-Saint-Michel, France 3 a filmé en septembre, pendant trois semaines, la parade amoureuse des cerfs dans la forêt de Rambouillet. Au total, plus de 500 heures de direct ont été diffusées.

« Dans “Le brame du cerf”, pendant des heures entières, il peut ne rien se passer, vous verrez éventuellement un marcassin, et encore ce n’est pas sûr. Mais ça fait partie de la “slow TV”, accepter qu’on soit dans une temporalité ralentie », analyse la chercheuse Barbara Laborde sur RFI. Malgré sa lenteur, le programme avait trouvé son public : plus de 376 000 connexions avaient été enregistrées, selon France TV.

La « téléscargot » à la française reste toutefois loin des succès enregistrés au nord de la Baltique. En Suède, une émission suit chaque année, pendant vingt jours, la migration des élans à travers la rivière Angerman, à 300 km au nord-ouest de Stockholm. D’un million de téléspectateurs en 2019, l’année de son lancement, ce programme de slow TV atteint désormais presque 9 millions de personnes, rapporte Courrier international.

La mission de montsaintmichel.net est de rassembler en ligne des journaux autour de Mont Saint Michel pour ensuite les présenter en tâchant de répondre du mieux possible aux interrogations du public. Ce post a été prélevé d’internet par l’équipe de montsaintmichel.net du seul fait qu’il se présentait dans les colonnes d’un média consacré au thème « Mont Saint Michel ». Cette chronique est reproduite du mieux possible. Vous avez l’opportunité d’utiliser les coordonnées inscrites sur le site pour indiquer des précisions sur ce contenu sur le thème « Mont Saint Michel ». Il y a de prévu plusieurs travaux sur le sujet « Mont Saint Michel » bientôt, nous vous invitons à naviguer sur notre site web aussi souvent que possible.