En se promenant dans la région, le géant Gargantua aurait été gêné par la présence de cailloux dans une de ses chaussures. Il l’aurait ôtée, secouée, et trois pierres en seraient sorties. En tombant, elles auraient formé le Mont-Saint-Michel, le rocher de Tombelaine et le Mont-Dol. Telle serait donc l’origine de ce promontoire rocheux de 64 mètres de haut dans le canton de Dol-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine. Il domine le marais de Dol, gagné naturellement par la mer, et la baie du Mont-Saint-Michel. Ce panorama a impressionné Chateaubriand, lycéen à Dol-de-Bretagne lorsqu’il a écrit : « Du haut de ce tertre isolé, l’œil plane sur la mer et sur des marais où voltigent pendant la nuit des feux follets ».

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La petite chapelle Saint-Michel, édifiée à son sommet, est en ruine lorsque la Révolution survient. Ses matériaux servent au début du XIX^e siècle pour la construction d’une tour utilisée comme relais pour le télégraphe reliant Brest et Paris. En 1857, le lieu retrouve sa fonction initiale avec l’élévation d’une chapelle, la chapelle Notre-Dame-de-l’Espérance. Le petit bâtiment en pierre est très simple, carré et recouvert d’un toit en ardoise.

Deux moulins du XIXe siècle se trouvent au sommet du Mont-Dol. Hervé RONNÉ / Bretons

En plus de la chapelle, de deux moulins du XIX^e siècle, et d’une tour octogonale bâtie en 1857 où trône une statue de la Vierge, le sommet du tertre accueille également un étang. L’une des nombreuses traces des luttes qui auraient opposé saint Michel au diable. Une nuit, jaloux du palais construit par ce dernier sur le mont Saint-Michel, l’archange aurait bâti sur le mont Dol un magnifique château translucide. Séduit par la beauté de l’édifice, le diable aurait accepté d’échanger les deux édifices. Mais au matin, le château, construit en glace et non en verre, aurait fondu jusqu’à former l’étang que l’on retrouve aujourd’hui au sommet du tertre.

Chasseurs de rhinocéros

Si l’existence de ces personnages légendaires peut laisser sceptique, le Mont-Dol a en revanche connu d’autres habitants restés célèbres. Il y a 110 000 ans, des chasseurs néandertaliens avaient choisi cet endroit pour construire leurs abris et y chasser. Ce sont des ouvriers exploitant les carrières de granit du lieu qui ont ainsi découvert leurs traces : les restes d’une cinquantaine de mammouths, douze rhinocéros laineux, une cinquantaine de chevaux, huit grands cerfs mégacéros, dix rennes, quatre loups, un ours, un lion ainsi que des silex, des pointes moustériennes, des racloirs, etc.

Et puis, si l’histoire vous passionne, ne manquez pas la visite du bourg voisin de Dol-de-Bretagne. Labellisée Petite Cité de caractère, la commune offre un riche patrimoine lié à son statut de ville épiscopale jusqu’au XIX^e siècle. Pendant un temps, son évêque était même élevé à la dignité d’archevêque, et de primat du duché de Bretagne. En héritage, Dol a ainsi conservé une cathédrale – dédiée à saint Samson – et de belles demeures médiévales, notamment dans la Grande rue des Stuarts. Datant du XII^e siècle, la maison des Petits Palets est par exemple l’une des plus anciennes de Bretagne !