Au pied du Mont Saint-Michel, tout le monde a le même réflexe : prendre la rue pavée sur la droite. Celle des boutiques de souvenirs et des hôtels trois étoiles. Mais depuis quelques jours, les agents indiquent au public un autre chemin qui mène directement à l’abbaye. Une pente raide qui offre une vue spectaculaire sur la baie. « Avec cet affichage, on est passé de 90 % des gens qui prenaient l’entrée principale à un peu plus de la moitié », détaille Hervé Bierjon, de l’établissement public national du Mont Saint-Michel. Une façon simple de dégager la rue commerçante et de « faciliter la vie de ceux qui travaillent ici ».
C’est une des nouvelles mesures mises en place pour mieux répartir les flux de touristes. Ils étaient pas moins de 100 000 à visiter l’îlot rocheux lors des quatre jours du week-end de l’Assomption. Avec un pic à 27 000 personnes le lundi 14 août 2023. Mais pas question de quotas ou de fermeture au public : au Mont Saint-Michel, l’objectif a toujours été d’attirer les foules. En témoignent les pavés polis depuis des siècles.
« Les rues étaient vides »
Les tarifs des parkings ont été adaptés pour encourager à venir le matin ou en fin d’après-midi. Dès 9 h, une file de lève-tôt attend de prendre les navettes. « L es rues étaient vides quand on est arrivés », s’amusent Maëlys et Valentin. À midi, les matinaux ont déjà fait le tour des remparts et visité l’abbaye. Ils croquent leur sandwich à l’ombre des murailles, avant de repartir.
Pour les heures de pointe, le Mont Saint-Michel a une nouvelle devise : plus il y a de monde, moins il y a de navettes. Certains attendront 25 minutes si cela permet de ne pas engorger le village. « On explique qu’on le fait pour leur confort, précise Hervé Bierjon. On leur dit aussi qu’ils peuvent plutôt faire une belle balade à pied jusqu’au Mont ».
« Les choses se passent mieux »
Lola et Olga, deux Catalanes, ont suivi à pied la passerelle qui traverse les herbus et la grève. « La vue est impressionnante », assurent-elles. « On dirait qu’on entre dans un autre pays. On peut rester des heures ici », ajoute Laura, venue de Belgique.
Sans contester « qu’il y a beaucoup de monde », l’établissement gestionnaire du Mont estime déjà « que les choses se passent mieux ». Il décidera après l’été quelles mesures reconduire pour la saison prochaine.
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