Pour les producteurs de moules de bouchot de la baie du Mont Saint-Michel, la saison 2022-2023 s’était terminée sur un bilan en baisse, principalement en raison de la sécheresse qui a sévi pendant l’été 2022. La saison 2023-2024, qui a couru du 18 juillet au 22 janvier, ne s’avère pas meilleure. « C’est une deuxième année compliquée pour nous », déplore Hugo Cornée, mytiliculteur installé au Vivier-sur-Mer (35) et président du comité de l’appellation d’origine protégée (AOP). Une structure qui regroupe 42 producteurs, représentant 20 % de la production annuelle de moules de bouchot françaises et un chiffre d’affaires de 20 M€.

Selon Hugo Cornée, si les moules étaient « de bonne qualité », les producteurs ont été confrontés à une prédation « de plus en plus féroce », en particulier des araignées de mer. « La zone La Larronnière-Cherrueix a été particulièrement impactée », rapporte Hugo Cornée. Certains mytiliculteurs ont ainsi enregistré jusqu’à 30 % de pertes. Si le bilan de la saison 2023-2024 n’est pas encore clos, le comité AOP anticipe « une production annuelle qui n’atteindra pas ses belles années ».

Inflation : 20 % de commandes en moins

Pour lutter contre les araignées de mer, la réglementation interdit la pêche au chalut, technique qui serait pourtant la plus efficace, selon Hugo Cornée. À la place, les producteurs ont recours au dragage à roulettes, qui permet de pêcher et rejeter les araignées au large. Ils ont aussi installé des protections individuelles à chaque pieu.

Outre la prédation, les moules bretonnes ont aussi souffert de l’inflation et de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. « Le commerce a été très calme cette année. C’est plus ou moins 20 % de commandes en moins par rapport à l’année dernière, estime Hugo Cornée. Les consommateurs s’accordent moins d’achats plaisir, pour se recentrer sur l’essentiel. »