Histoire primitive du Mont

Histoire primitive du Mont

Les druides

Le mont même était peut-être un lieu de cultes druidiques pour les Abrincates qui habitaient la région autour du mont Saint-Michel et l’Avranchin. Selon l’historien Gilles Deric (1726-1800), le rocher était dédié au dieu gaulois du soleil sous le nom de Mons vel Tumba Beneni : mont ou tombe de Belenos, hypothèse aujourd’hui abandonnée, puisqu’aucun niveau d’occupation antique n’a été mis au jour et que Tumba Beneni est certainement une cacographie pour Tumbellana, Tombelaine.

Les Romains

La voie construite par les Romains qui passait à l’ouest du Mont Tombe dut, avec l’envahissement de la mer, être déplacée vers l’est pour finir par disparaître en se fondant avec la voie passant par Avranches.

Début de l’ère chrétienne

À l’avènement du christianisme dans la région, aux alentours du IVe siècle, le Mont Tombe fait partie du diocèse d’Avranches, dont les limites correspondent avec l’ancien territoire des Abrincates.

Au milieu du VIe siècle, le christianisme s’implante véritablement dans la baie. À cette époque, le Mont Tombe offre un abri à de pieux solitaires, ermites approvisionnés par le curé d’Astériac, qui veillent sur le site et mènent une vie contemplative autour de deux oratoires. Le premier, dédié au premier martyr chrétien, saint Étienne est élevé à mi-hauteur du rocher. Il est suivi d’un second en l’honneur du premier martyr des Gaules, saint Symphorien, élevé au pied du rocher.

Le songe de Saint Aubert

Le Mont Saint-Michel quitte, en 710, son appellation de Mont Tombe pour prendre celui de Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-Mer à la suite de l’édification, par l’évêque saint Aubert d’Avranches, d’un oratoire dédié à l’archange saint Michel en 708. Aubert aurait reçu, au cours de son sommeil, trois fois l’ordre de Saint-Michel de faire ériger sur le Mont-Tombe un oratoire. L’archange aurait laissé la trace de son doigt sur le crâne d’Aubert. Ce crâne repose dans la cathédrale d’Avranches et porte les traces d’un tel stigmate.

Le sanctuaire doit être, selon les prescriptions de l’ange, une réplique du Mont-Gargan en Italie (Ve siècle). Aubert fait arracher une pierre cultuelle païenne présente sur le Mont Tombe et construit à la place un sanctuaire circulaire formé de morceaux de roc grossièrement empilés. En 708 environ, Aubert envoya des moines chercher au sanctuaire du Mont Gargano en Italie, dédié à saint Michel, des reliques du lieu. Puis, le 16 octobre 709, l’évêque fit la dédicace de l’église et y installa un chapitre de douze chanoines. Le Mont Saint-Michel était né.

Les restes de l’oratoire ont été retrouvés dans la chapelle Notre-Dame-Sous-Terre. Ce sanctuaire est une chapelle reliquaire qui abritait le tombeau du fondateur, Aubert et certainement les reliques insignes ramenées du Mont-Gargan. La chapelle Notre-Dame-Sous-Terre est aujourd’hui sous la nef de l’abbatiale.

Les premières constructions se révèlent insuffisantes et à l’époque carolingienne, d’importants bâtiments sont élevés, autour desquels se répartissent les cellules individuelles des religieux.

Architecture

Édifiée dès le Xe siècle siècle, l’abbaye bénédictine abonde en merveilles architecturales édifiées dans les styles carolingien, roman et gothique flamboyant. Le mont Saint-Michel pourrait, en ce sens, être considéré comme une mégastructure dans la mesure où le tout superpose les différents bâtiments dévolus aux activités d’un monastère bénédictin sur un espace exigu.

L’abbaye se compose de plusieurs parties :

Abbatiale et chapelles

Notre-Dame Sous-Terre

Les agrandissements successifs de l’abbaye ont fini par absorber la totalité de l’église abbatiale originale fondée en 966 jusqu’à la faire oublier pendant plusieurs siècles, avant sa redécouverte lors des fouilles effectuées au tournant des XIXe et XXe siècles. Restaurée, elle offre un magnifique exemple d’architecture préromane.

Les autres bâtiments abbatiaux ont ensuite été élevés à l’est de l’église originale, sur le sommet du rocher et surplombant celle-ci.

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L’église abbatiale

Les pèlerinages s’intensifiant, il fut alors décidé d’agrandir l’abbaye en édifiant une nouvelle église abbatiale à la place des bâtiments abbatiaux qui furent transférés au nord de Notre-Dame-Sous-Terre.

La nouvelle église abbatiale comportait également trois cryptes, soit la chapelle des Trente-Cierges (au nord), la crypte du chœur (à l’est) et la chapelle Saint-Martin (au sud) (1031-1047). L’abbé Ranulphe commence ensuite l’édification de la nef en 1060. En 1080, trois étages de bâtiments conventuels sont édifiés au nord de Notre-Dame-Sous-Terre, comprenant la salle de l’Aquilon, servant d’aumônerie accueillant les pèlerins, le promenoir des moines et le dortoir. Le cellier et l’aumônerie de la future Merveille sont également entamés.

Les nouvelles constructions recouvrent alors entièrement Notre-Dame-Sous-Terre qui demeure néanmoins utilisée pour le culte.

Reconstructions

Mal consolidées, trois travées occidentales de la nef s’écroulèrent sur les bâtiments conventuels, en 1103. L’abbé Roger II les fait reconstruire (1115-1125). En 1421, c’est au tour du chœur roman de s’écrouler. Il sera reconstruit en style gothique flamboyant entre 1446 et 1523 (avec une interruption entre 1450 et 1499).

La façade classique de l’abbatiale

Suite à un incendie en 1776, il fut décidé de démolir les trois travées occidentales de la nef et, en 1780, la façade classique actuelle fut édifiée. Malheureusement, les soutènements nécessaires à cette dernière ont nécessité la coupure en deux de Notre-Dame-Sous-Terre.

Les chapelles particulières

La Merveille et les bâtiments monastiques

L’abbaye du Mont-Saint-Michel est divisée en deux parties : l’abbatiale et la Merveille. La Merveille était l’endroit où vivaient les moines. Vue de l’extérieur, elle correspond à la partie gothique, c’est-à-dire à la face nord, et a été construite en 25 ans sur trois étages.

La Merveille est elle-même organisée en deux parties : la partie est et la partie ouest. La partie est fut la première à être construite (de 1211 à 1218) et comprend trois salles : l’Aumônerie, la Salle des Hôtes et le Réfectoire (de bas en haut). La partie ouest, quant à elle, a été érigée sept ans après et comporte également trois salles : le cellier, la salle des Chevaliers et le cloître.

Les bâtiments de Robert de Torigni

L’abbé Robert de Torigni fit édifier, à l’ouest et au sud-ouest, un ensemble de bâtiments comportant de nouveaux logis abbatiaux, une officialité, une nouvelle hôtellerie, une infirmerie et la chapelle Saint-Étienne (1154-1164). Il fit également remanier les chemins de communication desservant Notre-Dame-Sous-Terre, afin d’éviter un trop grand contact entre les pèlerins et les moines de l’abbaye.

On y trouve également une cage à écureuil servant de treuil, installée lors de la conversion du site en prison, pour pouvoir ravitailler les condamnés. Des repris de justice, debout à l’intérieur de la roue, en assurait la rotation en marchant sur place.

Dans les ruines de l’infirmerie, effondrée en 1811, il subsiste au-dessus de la porte les trois morts du Dit des trois morts et des trois vifs, représentation murale montrant initialement trois jeunes gentilshommes interpellés dans un cimetière par trois morts, qui leur rappellent la brièveté de la vie et l’importance du salut de leur âme.

La Merveille

Coupe de l’abbaye ; la Merveille se trouve à gauche

Le cloître

Le bâtiment de la Merveille, situé juste au nord de l’église abbatiale, intègre cloître, réfectoire, salle de travail et aumônerie dans un parfait exemple d’intégration fonctionnelle. L’ensemble est constitué de deux corps de bâtiments de trois étages appuyé sur la pente du rocher.

Au rez-de-chaussée, le cellier sert de contrebutement. Puis chaque étage comporte une salle particulière de plus en plus légère au fur et à mesure que l’on accède au sommet, de puissants contreforts situés à l’extérieur, permettant de soutenir le tout. Les contraintes topographiques ont donc joué un grand rôle dans la construction de la Merveille.

Raoul des iles édifie, au-dessus de l’aumônerie construite sous Roger II, la salle des Hôtes (1215-1217), le réfectoire (1217-1220) et, au-dessus du cellier, la salle des Chevaliers (1220-1225) et enfin le cloître (1225-1228).

Le cloître

Il n’est pas situé, comme le veut l’usage, au centre du monastère et ne communique donc pas avec toutes ses composantes comme c’est le cas ailleurs, la plupart du temps. Sa fonction est donc purement spirituelle : celle d’amener le moine à la méditation.

Trois arches du cloître sont étonnamment ouvertes sur la mer et le vide. Ces trois ouvertures devaient constituer à l’origine l’entrée de la salle capitulaire qui ne fut jamais construite. Les colonnettes diposées en quinconce était initialement réalisée en calcaire lumachelle importé d’Angleterre, mais ont été restaurées en poudingue de Lucerne.

Le cloître abrite un jardin médiéval recréé en 1966 par frère Bruno de Senneville, moine bénédictin féru de botanique. Il est centré par un motif de buis rectangulaire bordé de treize rosiers de Damas. Les carrés de plantes médicinales, d’herbes aromatiques et de fleurs symbolisent les besoins quotidiens des moines au moyen-âge. Les angles sont marqués par des cinéraires maritimes. Au centre des motifs en buis, ce trouvaient des monstres, des diables qui signifiaient que au milieu de toute merveille le mal est tout de même présent.

La salle dite de Belle Chaise et les bâtiments du sud-est

De même, les bâtiments de la belle-chaise et des logis abbatiaux intègrent les fonctions administratives de l’abbaye aux fonctions cultuelles. L’abbé Richard Turstin édifie, à l’est, la Salle des Gardes (qui sera depuis l’entrée de l’abbaye) ainsi qu’une nouvelle Officialité, où est rendue la justice relevant de l’abbaye (1257).

Vers 1393, sont édifiées les deux tours du Châtelet, puis ensuite la tour Perrine et une Bailliverie. Le tout sera complété, à l’initiative de l’abbé Pierre Le Roy, par un logis personnel complétant les fortifications de l’abbaye même.

La ville

Une muraille fortifiée ceint la ville nichée au sud et à l’est du mont. On peut voir, à proximité d’une des portes, deux bombardes de 380 mm? et 420 mm? abandonnées par les Anglais lors de la guerre de Cent Ans.

La description des remparts et des monuments de la ville figure à l’article sur la commune du Mont-Saint-Michel.

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