Depuis trois ans, les agents de l’abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche) sont rejoints par des créateurs pour mettre l’édifice en beauté pour les fêtes de fin d’année. Après la fleuriste Anne Fréret, le Centre des monuments nationaux a cette année fait appel à By Jenny.

Jeune décoratrice de Cherbourg, Jennifer Petit a eu pour mission, pour cette sixième édition de « Mont merveilleux Noël », d’emmener les visiteurs dans le sillage du « géant de Noël ».

« Un soir de décembre »…

Par ses créations inspirées de l’art topiaire (plantes taillées et sculptées de manière décorative) et une mise en scène faite « main dans la main » avec l’équipe du monument, elle donne forme à cette histoire féerique.

Celle d’un géant qui « au coucher du soleil, un soir de décembre », a traversé la baie, « intrigué par l’abbaye parée de ses habits de fête ». Il décide alors de s’introduire dans l’édifice religieux, d’en parcourir les salles, « de s’y poser pour s’y restaurer, se prélasser mais, s’y étant assoupi, il fut réveillé au petit matin par le bruit des clés dans les serrures à l’ouverture du monument ! »

Du sur-mesure végétalisé 

Des clés que Jennifer a eu l’occasion d’avoir entre les mains. « Ils m’ont confié le trousseau ! Je n’ai toujours pas vraiment réalisé, mais j’étais confiante et on l’a fait ! », partage la jeune femme, 33 ans, qui a eu un mois et demi pour monter son dossier (en parallèle d’une quinzaine d’autres réalisations, comme les décorations de vitrines de commerces du centre-ville de Cherbourg), et deux jours pour la mise en place de six installations de taille.

Pour exemple, la botte oubliée par le géant dans sa fuite fait 2,50 mètres de haut, l’assiette dans laquelle il a mangé, deux mètres de diamètre ! Du sur-mesure entièrement végétalisé. 

C’est dur de créer un événement impactant ; vu les hauteurs du monument… J’ai dû sortir de ma zone de confort, je suis décoratrice d’événementiel à la base, et ça a été un vrai travail de Titan, mais tout ressort comme il faut, c’est une grosse fierté !

Sur place, il y avait l’aide du fameux monte-charge du Mont-Saint-Michel pour hisser le matériel tout en haut ; tout n’aurait pas pu se faire par les 350 marches à gravir pour atteindre l’abbaye (les 150 à l’intérieur et les 200 de la Grande rue).

« Transmettre des émotions »

Jennifer a également pu monter une petite équipe autour d’elle pour relever ce challenge. « J’étais stressée mais je savais qu’on y arriverait. Je ne me laisse jamais le droit à l’erreur », confie la décoratrice, qui s’est mise à son compte il y a deux ans et demi après avoir travaillé dans le secteur de la restauration.

« Ma force, c’est d’être très créative. Et je m’inspire beaucoup de mes voyages, de ce qui se fait en Australie ou encore aux États-Unis en particulier, très en avance en matière d’arts de la décoration », explique aussi celle qui mise sur le pouvoir de l’immersion. 

J’aime donner l’impression que mes décorations ont toujours fait partie du lieu et redonner aux gens des yeux d’enfants à travers les univers que je crée. Ils doivent transmettre des émotions, le sentiment d’être ailleurs, l’impression de voyage.

Les visiteurs de l’abbaye du Mont-Saint-Michel parcourent ainsi autrement « le réfectoire des moines, la salle des hôtes, la crypte des gros piliers, le promenoir des moines ou encore la salle du Scriptorium », mis en ambiance jusqu’au 7 janvier 2024.

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