L’histoire de l’abbatiale débute en 1023, explique l’historien Pierre Bouet (1). Peu de temps avant sa mort, Hildebert II, quatrième abbé du Mont-Saint-Michel, projette l’édification d’une immense abbatiale au sommet du Rocher. Pour supporter l’édifice, dont seule la croisée des transepts repose sur le granit, il faut construire un ensemble de bâtiments, indispensables à la vie conventuelle. Les pierres, en provenance des îles Chausey, à 35 km, sont hissées à plus de 80 mètres pour bâtir le cloître, le dortoir, le réfectoire, le scriptorium, l’hôtellerie… Le chantier connaît bien des retards : des malfaçons provoquent des éboulements, et la foudre des incendies.
Deux siècles plus tard, c’est un autre incendie (il y en aura plus d’une dizaine dans l’histoire du Mont), allumé par les troupes du comte de Bretagne, qui réduit en cendres le monastère, à l’exception de l’abbatiale. Les travaux de reconstruction visent à protéger le monastère derrière d’épaisses murailles et de puissantes tours. Le cloître est achevé en 1228.
Sous l’Ancien Régime, l’abbaye se transforme en cachot
Durant la guerre de Cent Ans, au XVe siècle, le Mont, protégé par une centaine de chevaliers, résiste vaillamment (durant trente ans !) aux assauts anglais. Mais les bâtiments, mal entretenus, se dégradent progressivement… Sous l’Ancien Régime, l’abbaye se transforme en cachot, ce qui lui vaut l’appellation de « Bastille des mers ». Sous la Révolution, elle est également utilisée comme prison. Il faudra attendre les années 1860 pour que les lieux retrouvent leur vocation religieuse, à l’origine même du Mont-Saint-Michel.
Car la tradition raconte que, au VIIIe siècle, Aubert, évêque d’Avranches, reçoit en songe un message de saint Michel lui intimant de bâtir un sanctuaire en son honneur. Mais le prélat reste sceptique aux demandes de l’archange jusqu’à ce que celui-ci lui fasse entrer l’idée dans le crâne, au sens propre : la pression du doigt angélique aurait percé un orifice, encore visible sur la relique proposée à la vénération ces jours-ci.
Le culte est rétabli dans l’abbatiale en 1922
La dédicace du sanctuaire se déroule le 16 octobre 709, et douze chanoines sont installés pour célébrer l’office et accueillir les pèlerins. Au Xe siècle, ceux-ci sont remplacés par des moines bénédictins, dont les mœurs se relâchent : au XIIIe siècle, les religieux ont abandonné le jeûne et le silence, ils prennent leur repas à la taverne tandis que les abbés vivent dans le luxe… À la fin du XIVe siècle, les moines ne sont plus qu’une vingtaine. Un autre coup est porté à l’institution au XVIe siècle : l’abbé n’est plus élu par les moines mais choisi par le roi.
C’est seulement en 1922 que le culte est rétabli dans l’abbatiale. En 1966, à l’occasion de la célébration du millénaire de l’abbaye bénédictine, plusieurs monastères bénédictins envoient quelques moines passer l’année au Mont. Une poignée d’entre eux reste, en accord avec l’État, propriétaire des lieux, et demeure pendant près de trente-cinq ans sur l’îlot pour accueillir les pèlerins. Depuis 2001, les Fraternités monastiques de Jérusalem y assurent une présence religieuse.
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