L’abbatiale du Mont Saint-Michel fête ses 1 000 ans cette année 2023. Pour célébrer cet anniversaire, une grande exposition a été lancée en mai. Baptisée La Demeure de l’Archange, elle permet au public de découvrir des trésors et objets remarquables rarement montrés. Dans le cadre de notre série d’été, nous avons décidé de mettre en lumière, chaque semaine, l’un d’entre eux. Cinquième volet avec des bas-reliefs, vestiges du mur qui entourait autrefois le sanctuaire afin de protéger les moines des courants d’air.

La Demeure de l’Archange, cette grande exposition qui vient fêter le millénaire de l’abbaye du Mont Saint-Michel, permet aussi de redécouvrir des objets qui vivent de façon permanente dans le Monument. C’est le cas de deux bas-reliefs qui décorent les murs de l’église abbatiale.

Un mur de 3 m de haut en pierre de Caen

Autrefois, ils faisaient partie d’un mur qui faisait le tour du sanctuaire et protégeait les moines des courants d’air. On est en 1440, quand le chœur est reconstruit et fermé par une clôture. C’était un mur de trois mètres de haut en pierre de Caen, sculpté et décoré dans le goût de la Renaissance. « Il nous en reste deux portes et des bas-reliefs, qu’on a jugé utile de garder quand tout a été démonté et détruit en 1860 », raconte le guide conférencier François Saint-James.

Adam et Ève chassés du paradis. © Ouest-France

Le Paradis et les limbes

Sur l’un, on découvre une représentation d’Adam et Ève chassés du paradis, avec le serpent diabolique dans l’arbre de la connaissance, des fruits qui ressemblent à une pomme et le jardin et sa clôture. L’autre raconte la descente aux limbes du Christ. « C’est cet espace intermédiaire où les âmes attendent l’ouverture des portes du Ciel. Après sa mort, le Christ y retrouve Adam et Ève qui attendent depuis un moment. Mais aussi Jean le Baptiste, son cousin vêtu traditionnellement avec une peau d’animal », montre le guide. En bas, des âmes damnées qui n’iront pas au Paradis sont représentées.

Contrairement à la clôture nette du bas-relief d’Adam et Ève, l’arcade est ici faite de pierres imparfaites. « Le sculpteur veut signifier par là le côté éphémère des limbes, un lieu d’attente imparfait. »

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