Cheval en baie du Mont-Saint-Michel, l’Agglo veut vendre son centre d’entraînement

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« Il n’y a aucune fibre cheval à l’Agglo ! »

Cet aveu est celui d’André-Jean Belloir, conseiller délégué à la filière équine à la communauté d’agglomération Mont Saint-Michel – Normandie. Le maire de Pontorson assistait à l’assemblée générale de l’association Galop Baie, gestionnaire du centre d’entraînement pour galopeurs, mardi 28 novembre 2023 à la mairie de Dragey-Ronthon.

Il en dit long sur le devenir d’une structure qui s’apprête à passer le cap de son dixième anniversaire, depuis son ouverture en janvier 2014. 

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Le projet de complexe équin avait été initié par l’ancienne communauté de communes Sartilly-Porte de la Baie pour répondre à l’interdiction faite aux entraîneurs d’utiliser les dunes dans le cadre de la loi Natura 2000, Il a vu le jour en janvier 2014 pour un montant de 5 millions d’euros, subventionnés à 80 %.

Moins de 200 chevaux à l’entraînement

Alors qu’il faudrait environ 310 chevaux par mois à l’entraînement pour couvrir les charges mensuelles de fonctionnement de la structure (14 000 €), le centre d’entraînement n’en accueille même pas 200 (9 000 €), soit un trou de 5 000 €.

« Sans compter les hausses importantes que nous avons dû subir depuis deux ans comme le fuel ou l’électricité », ajoute Jean Picard, le président de Galop Baie, qui emploie trois salariés.

Les capitaux de l’association fondent

Dès lors, les capitaux propres de l’association gestionnaire fondent petit à petit. « Depuis plusieurs années, nous puisons dans ce petit matelas. Nous avons des déficits chroniques. Nous n’avons que quatre mois d’avance de trésorerie, là où il nous faudrait une année de marge. On en est très loin », souligne Jean Picard. « Il va falloir prendre des décisions ! »   

« La solution miracle n’existe pas » 

Oui mais lesquelles ? Augmenter les droits de piste, actuellement à 45 € HT par mois et par cheval ? « Cela va avoir un impact chez les entraîneurs », selon Lionel Lesouef, expert-comptable chez CER France, chargé de suivre les comptes.

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« Si nous ne sommes pas capables d’accepter les nouveaux venus, les entraîneurs réduiront leurs effectifs à l’entraînement », estime pour sa part Dominique Bressou, qui a installé son écurie de chevaux à quelques centaines de mètres du centre d’entraînement.

« La solution miracle n’existe pas », poursuit Jean Picard. Ce dernier a constaté de son côté des différences importantes chez certains entraîneurs entre les chevaux de leurs effectifs et le nombre de chevaux prélevés mensuellement. « Cela suppose une surveillance. Mais nous sommes là pour entretenir les pistes. Pas pour jouer les gendarmes ! »   

Des travaux à prévoir

En passant le cap de la décennie d’existence, la structure va aussi devoir faire face à d’importants travaux d’entretien (pistes, obstacles, lisses) dans les cinq à dix ans à venir.

Lors d’une entrevue avec le président David Nicolas, le 7 mars dernier, nous avons demandé à l’Agglo d’assumer ses charges en tant que propriétaire de l’équipement, quand bien même à Galop Baie, nous lui avons versée un trop perçu de 78 000 € entre 2016 et 2022

Jean Picard, le président de Galop Baie

« Nous nous sommes aussi battus depuis dix ans pour venir à bout des diverses malfaçons qui ont accompagné la réalisation des pistes. »   

France Galop en sauveur ? 

Excluant le fait que Galop Baie devienne propriétaire du centre d’entraînement, Jean Picard estime que les conséquences d’une éventuelle cession seraient limitées.

« Il ne peut pas être vendu à un riche propriétaire pour en faire un centre d’entraînement privé car le cahier des charges fait que ce centre est ouvert à l’entraînement public. » 

Dès lors, une solution semble sortir du lot pour les différents protagonistes gravitant autour du centre : une cession par l’Agglo à France Galop, déjà gestionnaire des centres d’entraînement de Deauville (Calvados), Maisons-Laffite (Yvelines) et Chantilly (Oise), qui verse chaque année à Galop Baie une subvention d’exploitation de 80 000 €. 

Une réunion ce lundi 4 décembre 2023

André-Jean Belloir est d’ailleurs à l’initiative d’une réunion en visioconférence qui doit réunir lundi 4 décembre après-midi

  • des représentants de l’Agglo (lui-même et Angélique Ferreira, vice-présidente à l’économie),
  • de France Galop,
  • un représentant du comité régional du galop de Normandie,
  • Jean Picard pour Galop Baie.

France Galop sait gérer au quotidien un centre d’entraînement », confie André-Jean Belloir. « Ce nouveau propriétaire aurait une plus grosse capacité financière et un savoir-faire que n’a pas l’Agglo. Et l’on ne trahirait pas l’esprit du centre. Dans ces conditions, je ne vois pas d’autres issues favorables.

André-Jean Belloir, conseiller délégué à la filière équine à l’Agglo  Mont Saint-Michel – Normandie

Jean Picard a annoncé qu’il allait aussi plaider pour cette solution. 

Une cession réaliste à France Galop 

« Une cession à France Galop, c’est réaliste. Ce serait la meilleure idée », estime Dominique Bressou. Le propriétaire d’une écurie voisine est gagnant de dix groupes 1 depuis qu’il entraîne ses chevaux à Dragey. « Au vu de la conjoncture, France Galop va-t-il accepter ? Le prix mensuel des chevaux à l’entraînement risque aussi d’augmenter. »

Autre élément à prendre en compte, le renouvellement pour quatre ans des instances de France Galop, mardi 12 décembre 2023, avec l’élection du président, des deux vice-présidents et du conseil d’administration. 

Un manque de communication de l’Agglo

« Compte-tenu des résultats obtenus par les différentes écuries installés à Dragey, le complexe équin possède un rayonnement national au niveau de la filière cheval », souligne David Guerlavais, maire de Dragey-Ronthon.

« C’est dommage que l’Agglo n’ai pas fait tous les efforts nécessaires en terme de communication pour vendre les terrains à proximité du centre d’entraînement, destinés à l’installation de nouvelles écuries ».

Le logement des cavaliers est une autre des problématiques évoquées également au cours de la réunion par les différents intervenants.

Tous sont conscients que l’outil de travail que constitue le centre d’entraînement, au carrefour de ses dix ans, est bel et bien arrivé à un tournant.

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