En 1023, s’ouvrait aux confins de la Normandie et de la Bretagne un chantier spectaculaire. Sur l’îlot rocheux du Mont-Saint-Michel, les bâtisseurs posaient les premières pierres d’une grande abbaye romane, qui vient remplacer l’église carolingienne endommagée par un incendie en 992. Plusieurs décennies furent nécessaires pour achever le monument de 80 mètres de long sur un rocher de 80 mètres de haut. Son ambition ? « Impressionner les foules de pèlerins venant de toute l’Europe. »
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Une exposition inédite
Mille ans plus tard, la Merveille et sa Baie, classées au patrimoine mondial de l’Unesco, reste l’un des sites les plus visités en France. « Fidèle à sa vocation, il rassemble les pèlerins et touristes du monde entier, venus admirer cette véritable prouesse architecturale », constate François Saint-James, guide conférencier.
Le Mont-Saint-Michel au coucher du soleil, un soir de grandes marées. © Ouest-France
Pour célébrer cet anniversaire, l’Établissement public national du Mont-Saint-Michel et le Centre des monuments nationaux ont concocté « une saison culturelle exceptionnelle » tout au long de l’année 2023. Ce mois de juillet, les visiteurs de l’abbaye pourront notamment découvrir l’exposition « La demeure de l’Archange », créée ces deux dernières années par Brigitte Galbrun, conservatrice des antiquités et objets d’arts dans la Manche, et Mathilde Labtatut, conservatrice historique à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Normandie.
« On est parties de deux questions : comment faire comprendre au grand public la construction extrêmement complexe de l’abbatiale ? Et que peut-on dire et montrer sur le Mont-Saint-Michel qui n’a pas encore été dit ? » explique cette dernière.
Le Mont-Saint-Michel au petit matin dans la brume. © Marc Ollivier/Ouest-France
Des panneaux historiques, la copie d’une grande maquette restaurée pour l’occasion, des objets rarement ou jamais exposés comme les bijoux réalisés pour Saint-Michel au XIXe siècle, une série de bannières de pèlerinage, la chasse reliquaire de Saint-Aubert… Installée dans la salle des hôtes et accessible sans supplément au droit d’entrée, l’exposition révèle à ses visiteurs la riche histoire de ce monument emblématique.
Des nocturnes à l’abbaye
L’abbaye sera aussi accessible de 19 h 30 à 23 h pour Les nocturnes, tous les soirs sauf le dimanche. Cette année, le spectacle visuel et sonore Si le Mont m’était conté a pour thème l’élévation. Grâce à la scénographie de Martin Arnaud, les spectateurs verront le bâtiment sous un nouvel œil. Des projections, de la lumière et du laser lui donneront une certaine transparence et permettront de comprendre les couches de construction.
Pour Thomas Velter, le directeur général de l’Établissement public national et administrateur de l’abbaye, il était important de placer « l’église abbatiale comme cœur battant des célébrations, en y accueillant diverses formes d’art ».
Les Nocturnes de l’Abbaye, un spectacle visuel et sonore. © Martin ROCHE/Ouest-France
Pour accéder aux rues pavées millénaires, il y a bien sûr le pont passerelle, que l’on peut traverser à pied ou en navette. Mais aussi la baie, que des dizaines de guides professionnels traversent en sécurité avec des groupes de touristes chaque jour, depuis Vains ou Genêts. Tel les pèlerins d’autrefois.
Au rythme des marées
Si les marées ne permettent pas au célèbre îlot rocheux de retrouver entièrement son caractère insulaire ce mois-ci, reste deux journées avec des coefficients intéressants de 92 et 93 : le mercredi 5 et jeudi 6 juillet.
Les boutons dans les prés-salés autour du Mont-Saint-Michel. © Marc Ollivier/Ouest-France
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Depuis les remparts, la passerelle ou même le continent, le spectacle naturel de l’eau qui encercle Le Mont-Saint-Michel et barre l’accès à la porte de l’avancée reste inoubliable, surtout conjugué au coucher du soleil.
Renseignements et réservations sur : www.abbaye-mont-saint-michel.fr/
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