La baie du Mont-Saint-Michel est l’endroit où trois cours d’eau se rejoignent mais également de multiples petits ruisseaux. Avec le sable et l’argile, ils vont donner naissance aux sables mouvants.
Y a t il vraiment des sables mouvants dans la baie du Mont ? C’est Amélie Saint-James, guide conférencière et guide attestée de la baie, qui répond à la question.
« Il y a plein de sable mouvant dans la baie du Mont. Ils se déplacent tout le temps, sinon ce serait trop facile et on n’aurait pas besoin des guides de la baie. En effet, ils sont souvent dans les zones qui sont proches des rivières. Et comme les rivières bougent, les sables mouvants bougent également.
Ça dépend également évidemment de la saison. Plus le temps est humide, plus il a plu, plus on va avoir des sables mouvants importants. Et souvent, quand on marche dans la baie, on ne se rend même pas compte qu’on est sur un sable mouvant. La plupart du temps, les sables mouvants ressemblent juste à du sable et c’est par le piétinement que, progressivement, la matière se liquéfie et qu’on commence à s’enfoncer.
Alors, l’image d’Épinal, c’est celle de l’ensablé, de l’enlisé qui va mourir en disparaissant totalement dans le sable. On a une sculpture qui représente un enlisé dans la baie. C’est très largement exagéré puisque de toute façon, quoi que vous fassiez, vous allez finir par flotter. Mais ça peut quand même être dangereux. Souvent, quand on va en baie avec des groupes, on passe surtout dans des sables mouvants où on s’enlise plutôt pour le jeu jusqu’aux genoux.
Mais dans certaines zones de la baie, dans les chenaux d’évacuation d’eau de marée par exemple, qui sont au bord des prés salés, on peut trouver des sables mouvants beaucoup plus dangereux, où il serait possible de s’enliser jusqu’à la taille et même un peu plus haut.
Il y a certainement eu des victimes des sables mouvants puisqu’on en a des traces dans les archives, mais pas depuis le XIXᵉ siècle. Aujourd’hui, c’est vraiment de l’histoire ancienne parce qu’on a des engins de secours très efficaces, mais ils restent dangereux.
Je pense aussi que le fait qu’il y ait beaucoup plus de monde en baie, paradoxalement, permet d’identifier tout de suite quelqu’un qui est en difficulté. Et puis, il y a une autre chose aussi certainement à prendre en compte, c’est que la baie n’est pas celle qu’on a connue au Moyen Âge.
Au Moyen-Âge, la baie devait être beaucoup plus dangereuse parce que beaucoup plus souvent couverte par la marée. Aujourd’hui, avec l’ensablement, on a probablement des mètres de sédiments qui se sont accumulés et j’imagine que les sables mouvants devaient aussi être plus impressionnants dans certains endroits qu’ils ne le sont aujourd’hui. »
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