Elle n’y a pas échappé. Après les Pays de la Loire, la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne est, pour la première fois de la saison, frappée par une interdiction de consommation et de commercialisation d’huîtres. En cause : la présence d’un norovirus, à l’origine de symptômes proches de la gastro-entérite.
Un foyer a été identifié dans la baie du mont Saint-Michel, plus précisément dans une zone autour d’Hirel (35), allant de Vildé-la-Marine au Vivier-sur-Mer. En réaction, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a interdit, à compter de ce jeudi 11 janvier, la pêche, la récolte et la commercialisation des coquillages issus de cette zone. Selon les services de l’État, « plusieurs cas de toxi-infections alimentaires collectives » ont été constatés, mais « aucun cas grave n’est à déplorer à ce jour ».
« Une partie infime de la baie »
Pour les ostréiculteurs, la situation est loin d’être catastrophique. « On parle d’une toute petite partie du territoire, pas de toute la baie du mont Saint-Michel », relativise la vice-présidente du Comité régional de conchyliculture Bretagne Nord, Laurence Querrien. « C’est effectivement une partie infime de la baie, proche de la côte, qui sert de zone de stockage à moins d’une dizaine de producteurs », précise l’ostréiculteur Stéphane Alleaume, qui souligne que « les producteurs peuvent continuer à travailler dans leur parc d’élevage au large ».
Rappel de produits
Reste que les huîtres, mais aussi les moules, palourdes et coques, récoltées ou pêchées dans cette zone ne doivent pas être vendus. Tous les coquillages commercialisés depuis le 2 janvier doivent être retirés du marché, indique un arrêté préfectoral pris le 10 janvier au soir. Un premier rappel a été lancé le 10 janvier sur le site gouvernemental Rappel Conso, pour des huîtres fines de Cancale n° 3 de la marque Filière Qualité Carrefour.
Par ailleurs, il est demandé « aux personnes qui détiendraient déjà des coquillages provenant de cette zone de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente ».
Selon la préfecture, « les mesures d’interdiction seront levées par arrêté préfectoral dès lors que la qualité sanitaire des coquillages sera redevenue pleinement satisfaisante ». En attendant, les ostréiculteurs de Cancale font grise mine car cet épisode de norovirus pourrait abîmer la réputation de leurs huîtres qui, assure Stéphane Alleaume, restent « des produits de qualité ».
L’origine du problème, aujourd’hui, n’est pas officiellement connue, même si des dysfonctionnements au niveau des réseaux d’assainissement sont pointés du doigt. Pour Stéphane Alleaume, « une chose est sûre : nous, ostréiculteurs, ne sommes pas responsables, mais nous en subissons la totalité des impacts économiques ». Dans les Pays de la Loire, la profession a décidé de réagir. Selon l’AFP, le Comité régional de la conchyliculture a déposé trois plaintes contre X jeudi 11 janvier après les interdictions de commercialisation d’huîtres en Vendée et en Loire-Atlantique.
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