Deuxième destination touristique en France après Paris, avec encore 2,8 millions de visiteurs l’an dernier, le Mont-Saint-Michel est l’un des monuments les plus emblématiques de notre pays. Emmanuel Macron s’y est rendu lundi pour célébrer le millénaire de la fondation de son abbaye. Mais au fait, pourquoi un tel monument a été construit à cet endroit ?
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Au début du Moyen-Âge, l’île, connue sous l’appellation mont Tombe, était quasi-déserte à l’exception de deux petits oratoires édifiés par des ermites. L’un d’entre eux est consacré en 708 à Saint Michel (chef de la milice céleste des anges du Bien, c’est lui qui tue le diable et il est aussi le saint patron de la France), sous l’impulsion de l’évêque Saint Aubert.
Ce dernier, selon la légende, aurait eu la visite de l’archange, lui intimant l’ordre de construire une abbaye sur l’île isolée. C’est à cette époque que des habitants, fuyant les raids vikings, sont venus se réfugier sur le mont, peu accessible et peu intéressant pour les ennemis. Le lieu, régulièrement balayé par des tempêtes, prend le nom de « mont Saint-Michel au péril de la mer ».
Non, le Mont-Saint-Michel n’est pas breton
De 867 à 933, l’île est cédée au roi de Bretagne, alimentant ainsi la légende selon laquelle le monument serait breton. Mais non : ce sont les Normands qui l’ont bâti – et c’est bien aujourd’hui une commune du département de la Manche.
C’est Richard Ier de Normandie (943-996) qui y installe durablement une communauté de moines bénédictins – ces derniers sont restés sur le Mont jusqu’en 2001. L’église abbatiale est érigée sur la pointe du rocher en 1023.
Au fil des siècles, l’abbaye, aux frontières du duché de Normandie, doit se fortifier. Pendant la Guerre de Cent ans, l’armée royale s’y installe même pour prévenir une invasion anglaise. En parallèle, l’abbaye s’étend et sa célèbre « merveille » (le bâtiment de vie monastique d’architecture gothique) est construite dans la première moitié du XIIIe siècle. Un temps laissé à l’abandon – et même transformé en partie en prison d’État – le monument a été restauré à la fin du XIXe siècle, avec l’ajout d’une flèche faisant culminer le Mont à 157,10 mètres.
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