La Première dame américaine Jill Biden est en France pour marquer le retour des États-Unis à l’Unesco. Un déplacement qui vise à réaffirmer le leadership américain.
Une visite inédite à valeur symbolique. Pour la première fois depuis 2021 et l’arrivée de son mari Joe Biden à la Maison Blanche, la Première dame des États-Unis, Jill Biden, se rend en France. Arrivée lundi en milieu de matinée à Paris, elle a entamé son excursion avec la rencontre des employés de l’ambassade américaine.
Un programme plus dense l’attend en ce mardi pluvieux. À commencer par un passage à l’Elysée pour voir Brigitte Macron, l’épouse du chef de l’ État – lui-même en déplacement en Nouvelle-Calédonie – qui accompagnera son homologue américaine pour le reste de son séjour, selon des informations du Figaro. Toutes deux d’anciennes enseignantes, elles s’étaient montrées complices en décembre dernier lors de la visite d’État du couple présidentiel à Washington.
Puis viendra le coeur de sa visite: une cérémonie marquant le retour des États-Unis au sein de l’Unesco, l’organisation onusienne pour l’éducation, les sciences et la culture. Elle assistera à la levée du drapeau américain, puis prononcera un discours en présence de sa directrice générale, Audrey Azoulay.
Réaffirmer le leadership américain
Derrière la présence de Jill Biden, considérée comme l’ambassadrice du Président démocrate, se cache un message fort: les États-Unis reprennent leur rôle de chef de file dans les affaires internationales. Un moyen de réaffirmer l’engagement de la Maison Blanche dans l’organisation onusienne, son leadership, et surtout d’avertir ses rivaux, la Chine notamment.
Sous l’ère Trump, en 2017, la puissance mondiale s’était retirée de l’Unesco, sous prétexte que l’organisation affichait un parti-pris anti-israélien et que les cotisations avaient augmenté.
Elle est de retour depuis le 30 juin dernier après un plébiscite des États membres de cette organisation. Seuls 10 membres, sur 195, s’y sont opposés. Sans surprise, la Chine et la Russie mais aussi – sans beaucoup plus de surprise -, l’Iran, la Syrie ou encore la Corée du Nord.
« C’est une étape importante qui signifie réellement le retour de notre leadership dans un espace international vital », a salué un haut responsable de l’administration Biden selon des propos relayés par CNN.
« Lorsque nous ne sommes pas présents dans ces organisations, d’autres pays comblent le vide. Et à une époque où la concurrence géopolitique s’intensifie, les concurrents travaillent dur à l’ONU pour façonner l’ordre du jour mondial. » Des propos qui visent notamment la Chine: Pékin a affiché son souhait de transformer cet ordre multilatéral international mis en place après la Seconde Guerre mondiale, dont l’Unesco est une émanation.
Soft power toute
Cette réintégration permet aussi de rester à la page et d’avoir son mot à dire sur des sujets tels que « la protection du patrimoine mondial, l’éthique des technologies émergentes, la liberté de la presse et l’éducation. » « Les nouvelles priorités des États-Unis pour le groupe », a déclaré un autre haut-fonctionnaire.
« L’administration Biden s’est engagée à jouer un rôle de premier plan dans les instances multilatérales où nos intérêts, notre sécurité et notre prospérité peuvent être protégés et promus. L’Unesco est précisément l’un de ces lieux où nous pensons que les avantages de l’engagement valent bien l’investissement », a-t-il ajouté, toujours selon CNN.
Le retour des États-Unis dans l’organisation, qui désigne notamment les sites du « patrimoine mondial », est aussi une bonne nouvelle pour les finances de l’organisation. Les contributions américaines représentaient 22% du budget.
Et surtout, Washington s’est engagé à rembourser intégralement ses arriérés, qui atteignent 619 millions de dollars, soit davantage que le budget annuel de l’Unesco, évalué à 534 millions de dollars.
Jill Biden en haut du Mont-Saint-Michel
Après cette première démonstration de soft-power, Jill Biden prendra mercredi la route de la Normandie. Elle se rendra au cimetière américain de Bretagne, situé dans la Manche, à Montjoie-Saint-Martin, pour « rendre hommage aux soldats américains ayant perdu la vie » durant la Seconde Guerre mondiale.
Elle achèvera son périple par la visite du Mont-Saint-Michel, situé sur les terres normandes. Effectué avec Brigitte Macron, ce déplacement a pour but de « souligner l’importance de la préservation des sites du patrimoine culturel dans le monde entier ».
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