Quatrième grand lieu de pèlerinage de la chrétienté après Jérusalem, Rome et Saint-Jacques de Compostelle, le Mont-Saint-Michel fêtera durant six mois les mille ans de son abbatiale.
Une exposition intitulée « La demeure de l’archange », qui lance les festivités du millénaire de l’abbatiale du Mont-Saint-Michel, retrace au travers d’une trentaine d’objets l’histoire de ce joyau du patrimoine français.
L’exposition, inaugurée cette semaine et prévue jusqu’en octobre, démarre par une vidéo et une maquette illustrant la prouesse technique de construire au Moyen-âge une église romane sur un rocher de granit 80 mètres au-dessus de la mer.
La trentaine de pièces, certaines inédites au public, parmi lesquelles la châsse du chef de Saint Aubert (un reliquaire contenant son crâne), le trésor de l’abbaye, une plaque de messe, est ensuite exposée au sein de l’abbatiale pour fêter les mille ans de sa fondation en 1023 par l’abbé Hildebert II.
« Deux ans de travail pour réaliser ce défi d’une exposition dans une abbatiale sur un mont » (il a par exemple fallu hélitreuiller une statue) a déclaré Mathilde Labatut, conservatrice des monuments historiques à la direction régionale des affaires culturelles de Normandie (DRAC) et commissaire de l’exposition.
Plus de 1000 ans d’histoire
Après un premier sanctuaire des chanoines de Saint Aubert en 709 après JC, la merveille normande accueille l’installation de moines bénédictins en 966 dans une construction classique de l’époque pré-romane, qui deviendra « Notre Dame sous Terre », bientôt surmontée par l’abbatiale dont on fête les mille ans.
En partie reconstruite dans le style gothique rayonnant après un effondrement, l’église devient prison royale au XVe siècle puis maison de force en 1811 après la Révolution.
Au XIXe siècle l’église veut « faire renaître le culte avec des objets symboliques » d’après Brigitte Galbrun, conservatrice des antiquités et objets d’art au département de La Manche, c’est l’époque de la reconstitution du « trésor de l’abbaye », fondu à la Révolution.
Ce trésor est constitué d’une parure du joaillier Mellerio dit « Meller », des colliers symboliques et héraldiques, une épée flamboyante, une coupe en cristal de roche, et la sculpture en argent grandeur nature de l’archange, oeuvre d’Alexandre Chertier.
Quatrième grand lieu de pèlerinage de la chrétienté après Jérusalem, Rome et Saint-Jacques de Compostelle, le Mont-Saint-Michel fêtera durant six mois les mille ans de son abbatiale avec des concerts, spectacles de lumière et conférences.
Le Mont-Saint-Michel, l’un des sites les plus fréquentés de France, a attiré l’an dernier 2,8 millions de visiteurs, dont 1,3 million pour l’abbaye.
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